Bordeaux vendange son héritage

Champion de France en 2008, les girondins ne cessent de dégringoler depuis. Recrutement raté, manque d’ambition, des entraineurs impuissants face aux mauvais résultats… Les maux  bordelais sont profonds et la belle endormie risque de mettre du temps à se réveiller pour retrouver son lustre d’antan.

Des joueurs trop payés et surcotés :

Chalmé, Trémoulinas, Henrique, Planus, Wendel… Les cadres girondins se sont tous vus après le sacre de 2008 offrir une juteuse prolongation de contrat qui a plombé le budget du club l’empêchant de renouveler l’effectif. Arpentant sans relâche le flanc gauche et droit, Chalmé et Trémoulinas étaient en 2008 les Cafu et Roberto Carlos du championnat. Défenseur intransigeant et brillant offensivement, les latéraux multipliaient les centres précis et causer des soucis aux équipes adverses. Depuis, leur apport offensif est comparable à l’économie grecque, proche du néant.

En défense centrale, Planus le chef de l’arrière garde multiplie le blessures et n’ a jamais pu retrouver son meilleur niveau lui qui par ses tacles et son placement irréprochable faisait figure de Beckenbauer du sud ouest. A ses cotés, personne ne s’est imposé. Henrique est souvent blessé, Ciani est dépassé, Sané trop jeune et fragile mentalement.

Un recrutement raté :

Chamack parti à Arsenal n’a jamais été remplacé. Le Marocain qui régnait sur le front de l’attaque bordelaise imposé son physique sa combativité, son mental à chaque rencontre n’a pas de successeur digne de ce nom. Anthony Modeste n’est certes pas un branque mais il est trop jeune et pas assez tueur pour soutenir la comparaison de son prédécesseur. Gouffran lui alterne le passable et le moyen. Avec la vente de Gourcuff à Lyon pour plus de 20 millions d’euros, les Bordelais auraient pu dépenser cette somme et acquérir un bon créateur et un bon buteur. Ils ont récupéré Ben Khafalah « l’homme invisible » et Diabaté qui a des statistiques rendant jaloux Hassan Ahamada et Cyril Pouget. 

Un actionnaire peu ambitieux :

Malgré le titre de champion et les qualifications en ligue des champions, M6, l’actionnaire principal de Bordeaux n’a jamais injecté de l’argent. Pourtant, en achetant un bon attaquant et un milieu offensif d’envergure les Bordelais auraient pu passer un cap et s’installer durablement dans le haut du tableau. Mais on ne remplace pas Chamack par Diabaté et Fernando par N’Guemo sans en payer les conséquences : une dégringolade au classement.

Hier ténor français, Bordeaux est aujourd’hui en position de reléguable. Tigana, Gillot ou Tartanpion sont impuissants face à l’enlisement de leur club dans les profondeurs du classement. Pour sortir de la crise, les grenats doivent investir dans des bons joueurs à bon prix, espérer sortir des pépites de leur centre de formation, avoir un brin de réussite nécessaire pour se relever et espérer que les joueurs prennent enfin conscience de la situation dramatique de leur club. Bref, c’est pas gagné et les supporters risquent d’attendre longtemps avant de retrouver un grand cru bordelais capable de rivaliser avec Lille, Paris et Lyon.